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translation des cendres du général hoche.

Tous ces pays de la rive gauche du Rhin, il n’est pour ainsi dire pas une de leurs villes, un de leurs villages dont le nom ne fasse retentir à nos oreilles l’écho de batailles françaises. Si les routes ont résonné sous les pas de nos soldats, les cités, les campagnes ont aussi, pendant près de vingt ans, vécu sous nos lois et il est peu de bourgades dont les archives n’aient pas conservé trace de notre administration. Le souvenir même n’en a pas encore complètement disparu de l’esprit des populations, et cette persistance n’est pas sans intérêt ni enseignement à l’heure où l’Allemagne vaincue s’efforce de maintenir l’unité de son empire compromise par la défaite.

Et voici qu’aujourd’hui, après plus d’un siècle, la fortune des armes nous reconduit sur les bords du Rhin, de ce fleuve inséparable de notre histoire. Nos soldats, si longtemps à la peine, sont à l’honneur ; ils passent où les « pères » ont passé.

Et nous Versaillais, qui avons toujours entretenu au cœur de notre cité le culte du général Hoche, nous voici ramenés, avec eux et par eux, vers ces régions qui gardaient le tombeau de notre illustre concitoyen.

Profiter de circonstances aussi heureuses et aussi favorables pour associer notre ville à une grandiose manifestation envers celui de ses enfants dont la commémoration est entrée dans la plus persistante de ses traditions, telle fut la pensée dont s’inspirait M. le Maire de Versailles lorsqu’il faisait, le 15 mai, aux membres de notre Conseil municipal, la communication dont voici les termes :

« Au moment où s’approche l’anniversaire du général Hoche, que la paix va permettre, pour la première fois depuis cinq ans, de célébrer avec plus d’éclat, j’ai tenu à rechercher ce qu’étaient devenus les restes de notre glorieux concitoyen.

Le cœur, conservé d’abord par sa famille, fut ensuite pieusement déposé à l’église Notre-Dame de Versailles et y est toujours. Quant au corps, il fut incinéré[1]. Les cendres ont été déposées provisoirement sur le Pétersberg, près de Coblence, puis dans le réduit du fort Franz, de Coblence.

  1. Il a été reconnu que cette allégation, empruntée à divers documents, était inexacte, car le procès-verbal rédigé le 3 juin 1919, à la suite de l’ouverture du cercueil, par ordre de l’autorité militaire française mentionne bien que l’on a retrouvé des ossements. Voir le procès-verbal annexé au présent travail.