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l’occupation prussienne à versailles en 1870-71.

Samedi 11 mars.

Départ de Bismarck.

Il dit à Mme Jessé, qui faisait un mouvement de dégoût et d’indignation en voyant les dégâts causés dans sa propriété : « Eh quoi, Madame, vous vous plaignez. Que diriez-vous si vous aviez été à Saint-Cloud ! » Il voulut lui acheter la pendule devant laquelle avait été signé l’armistice, mais il essuya un refus. Il donna 30 francs de pourboire à la jardinière et remit 40 francs au jardinier « pour faire faire les réparations nécessaires » !  !  !

Le départ de l’Empereur d’Allemagne a fait dire : « Il a beau s’en aller avec cinq milliards, il ne fera jamais Charlemagne. »

Un Versaillais n’ayant trouvé que du fumier pour coucher des voituriers prussiens, a dit : « Ils sont si sales qu’ils ont sali le fumier. »

Dimanche 12 mars.
174e et dernier jour de l’occupation prussienne.

Complète évacuation à midi. Trois cents artilleurs et sapeurs français entrent en ville à 5 heures. Une foule énorme et émue les attendait.

Avant de partir, des officiers prussiens se sont mis à vendre des marchandises qui restaient au dépôt de la gare Rive-Droite. La Ville, prévenue, a fait cesser ce honteux trafic.