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448 LA REVUE DE L'ART et par là le second palais crétois se différencie encore du palais mycénien de la Grèce continentale. Un trait commun aux édifices des deux époques, c'est que le carac- tère militaire et défensif y est presque complètement négligé. On en est surtout frappé quand on les compare aux acropoles fortifiées de Mycènes et de Tirynthe; en Crète, le palais est construit sur un terrain découvert et les travaux de protection sont réduits au minimum. Sans doute, les souverains de Cnossos et de Phaestos , n'ayant rien à craindre du côté de la terre, se sentaient en sûreté der- rière leurs « remparts de bois », — cette flotte puis- sante qui faisait la police de toute la Méditerranée orien- tale et dont les historiens grecs avaient gardé le sou- venir quand ils parlaient de la thalassocratie du vieux Minos. — Par contre, les lieux de culte tiennent une grande place dans la demeure de ces UNE «SUIVANTE » DE LA DÉESSE AUX SERPENTS. rois-prêtres, et ce que nous Figurine de faïence Irouvéc à Cnossos connaissons le mieux au- jourd'hui — ou le moins mal — de cette population préhistorique, c'est sa religion. En 1903, M. Evans a retrouvé une petite chapelle avec tous ses accessoires, en un tel état de conservation qu'il a pu restaurer le tout dans son aspect primitif. C'est là que furent découvertes, entre autres, ces trois étonnantes figurines de faïence, la « Déesse aux serpents » et ses deux « suivantes » — dont je parlerais plus longuement si elles