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noir et en couleur, n’a pas encore paru. Le mémoire couronné n’a pas été publié par la commission. Heureusement, l’auteur, D. Salvador Sanpere y Miquel, a trouvé un éditeur. La librairie de l’Avenç vient de mettre en vente son travail, qui comprend deux volumes in-8o, très abondamment illustrés, et qui porte ce titre nouveau : les Quattrocentistes catalans.

C’est le premier essai d’ensemble qui ait été consacré à une province de l’ancienne peinture espagnole. L’écrivain est un historien qui, dans le cours d’une longue et laborieuse carrière, a fouillé en tous sens les archives de Barcelone. Il ajoute nombre de documents inédits à ceux que Puiggari avait réunis dès 1870 au sujet des artistes catalans du XVe siècle et à ceux qui ont été découverts à Vich par Mosén Gudiol. Robuste et toujours alerte, il a parcouru à nouveau, escorté d’un jeune photographe, D. A. Màs, le pays que pendant trente ans il n’avait cessé d’explorer, depuis la riviera de Tarragone jusqu’aux Pyrénées. Enfin, accoutumé depuis longtemps à faire chaque année des séjours dans les musées et les bibliothèques des divers pays d’Europe dont il connaît les langues et où il compte des amis, il a pu, avec une autorité qu’il est presque seul à posséder en Espagne, réclamer une place pour l’école catalane, à côté des écoles du XVe siècle dont la critique moderne reconnaît la personnalité.

En rassemblant autour de ce livre solide les résultats dispersés des recherches qui ont été entreprises hors de la Catalogne, et en cherchant par soi-même avec conscience et foi, il est possible aujourd’hui, non point d’écrire une histoire de la peinture espagnole avant le XVIe siècle, mais tout au moins d’esquisser quelques chapitres de cette histoire. C’est ce que je voudrais tenter ici.

E. BERTAUX 
 (À suivre.)