410 LA REVUE DE L'ART — Eh! bien, çà, c'est très bien, dit-il d'une voix forte ; et, se retour- nant vers le dessin : Et çà, c'est mauvais ! » » Là-dessus, il par- tit en me serrant la main, avec des yeux étin- cclants et scandant de sa canne chacun de ses pas sur le plancher so- nore de la loggia. » Et Hébert ajoute : « Je rentrai dans mon atelier troublé jusqu'au fond de l'âme, mais com- prenant que M. Ingres avait l'esprit plus large à lui seul que tous ses ('lèves présents, passés et futurs. » Ingres avait, en effet, deviné Hébert : le petit pifferaro tremblant la lièvre devait être déjà un de ces personnages d'une poésie doulou- reuse qu'une barque allait entraîner, fuyant la malaria , à travers les horizons sinistres des Marais Pontins. Ces souvenirs de la Villa, Hébert seul pour- rait les évoquer et il les a fixés d'ailleurs en des pages exquises, où revivent Gounod au piano ,Fanny Mendelssohnjouant à M.Ingres quelques pages de son frère, Pauline Viardot , accompagnée parle futur auteurde Faust et de Mireille, chantant l'air de Freisehiïtz ou quelque romance de sa soeur, la Malibran. LES CERVAROLES (1855) Musée du Luxembourg.
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