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BIBLIOGRAPHIE Les Maîtres de l'art. Botticelli,. par Charles DIEHL. — Paris, Librairie de l'art ancien et moderne, 1906, in-8o, 24 pi. Il a été remis à la mode au temps du préraphaéïitisme,mais, depuis lors.; combien, parmi ceux qui le célèbrent' et qui le vénèrent, ont eu la curiosité.. d'éclairer leur admiration ? Combien s'en sont tenus aux phrases toutes faites sur l'oeuvre, qui ne se sont pas même préoccupés des circonstances dans lesquelles elle avait été produite ? A le bien prendre, M. Charles Diehl a trouvé le grand peintre florentin quelque peu différent de-ce qu'on nous le représente d'ordinaire, — et comment le regretter ! Plus complexe, plus varié, plus inégal, nous ne l'en aimerons que mieux, car, dit son nouveau biographe, « ce n'est point, en effet, une chose banale que le même homme ait été tour à tour le familier des Médicis, l'ami des humanistes épris de l'antiquité classique et le disciple passionné de Savonarole, un poète épris d'idéal et le rival do Ghirlandajo, qu'il ait, du même pinceau, représenté les visions- charmantes de la mythologie classique, les effigies sincères et précises de ses contemporains, et les conceptions tendres ou douloureuses du christianisme». Et nous nous réjouirons, en outre, de ce que ces transformations du peintre de tant de madones charmantes et de poétiques allégories aient permis à M. Charles Diehl de retracer magistralement, dans son excellent ouvrage, les variations de l'es- prit florentin de la Renaissance dont Sandro Botticelli fut une si complète incarna- tion. L'homme, ainsi replacé dans son temps et son milieu, se comprend mieux et se pénètre plus intimement : à l'enthousiasme dicté par le snobisme, fait place désor- mais une admiration plus raisonnée, plus exacte, plus sincère. La Peinture française au début du XVIIIe siècle (1690-1721), par Pierre MARCEL. — Paris, Quantin, 1906, in-4o.. De la fin de la Renaissance à la réaction davidienne, on a l'habitude de partager l'art français en deux périodes trop nettement délimitées : le xvnc siècle, majestueux et guindé, féru d'italianisme, et le xvm°. élégant et léger, épris des coloristes .fla- mands. Or, il est manifeste que l'arrivée du Régent aux affaires n'a pas subitement transformé, comme d'un .coup de baguette magique, les tendances de la vieille école et qu'entre Le Brun et Bouclier il existe une époque de transition : c'est cette époque, mal éclaircie et d'autant plus curieuse, que M. P. Marcel s'est donné pour tâche d'étudier.