Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/483

Cette page n’a pas encore été corrigée

398 LA REVUE DE-L'ART '. . bibliques de M. Vermont. Aussi préférons-nous- de beaucoup les deux grandes compositions réalistes de M. Jean Al. Steriadi : il voit la Roumanie d'une manière personnelleet ses Cliauleuses', son Voiturier, témoignent de réels dons de force, d'un talent d'avenir M. Strâmbulesco aussi recherche les motifs roumains, mais avec moins d'assurance dans-le métier. M. Arlakhino vaut, comme dessinateur portrai- tiste, par une souplesse ferme et élégante du trait, qui ajoute à la ressemblance le prix d'une exécution presque décorative. De M. Verona la simple notation jaune d'une justesse parfaite d'un champ de colza au bord d'une route fuyante. — Tel est le groupe de la Tinerimea, la Jeunesse artistique ; on y sent peut-être trop la préoc- cupation d'atteindre d'emblée à la facture d'un Grigoresco; on y souhaiterait plus de sincérité naïve. Une des oeuvres magistrales de l'Exposition demeure, malgré la traduction trop parisienne de la légende roumaine, le Vêrful eu dor de M. D. Mirea. qui obtenait une .médaille d'argent-à Paris en 1885 : le pâtre, sur un sommet, dévoré de désirs que symbolisent des formes de femmes flottant autour de lui dans les brumes. Il y aurait certes bien à glaner dans le reste des salles: les connaissances tech- niques n'y manquent pas, mais la manière l'emporte souvent sur le goût et sur l'originalité. C'est pourquoi les peintures maladroites de feu Alpar. le paysan arrêté devant la croix campagnarde dite de la Sainte Trinité (1888) de M. E. Granl. d'un pittoresque bien local, les dessins robustes et expressifs de M. G. Popovici.de MmeE. Popea, les études vigoureusement troussées de M. Al. C . Szatmary. un délicat pastel de fleurs de M.Georgesco-Viklorian,l'emportent de haut sur les chromolithographies -officielles d'un Ajdukiewicz, l'impressionnisme tapageur d'un Gropeano ou d'un - Mutzner. Une lumineuse aquarelle de Stavropoleos, par M. Susskind (collection de Mme Istrati-Capsa), conservera le souvenir de ce bijou d'église déformé par une inso- lente restauration. A la sculpture, relevons le nom de M. Mirea, celui de M. Spoethe, avec un petit Saint Jean surtout, celui de M. F. Slorck avec d'intéressantes plaquettes. Nous nous en voudrions d'omettre le pavillon des Roumains de Transylvanie et son annexe de Bessarabie : ils contiennent des costumes, des broderies, des objets d'art religieux et populaire nombreux et précieux, et nous devons au moins citer encore-le pavillon des Dames roumaines où sont accumulées plus de merveilles qu'il n'en a fallu pour remporter soixante-dix prix et mentions à la dernière Exposition des Arts de la Femme à Paris. MARCEL MONTAXDOX 1. Voir le Bulletin du 14 juillet, n" 30S.