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PAUL RENOUARD 365 vait encore; il la mit dans sa poche. Depuis lors, il l'a gardée, sans que jamais on la lui eût réclamée. Tant il est vrai qu'en France, les règle- ments sont toujours faits pour être violés : aussi bien, Renouard avait-il fait la conquête défont le monde et même de M. Halan/Jer, alors directeur de la maison. Cette audace tranquille, cette curiosité fureteuse, cet amour de voir les choses du côté où d'ordinaire on ne les voit point, cet insouci des A L ARMÉE DU SALUT : UN SERMON DE MISS BOOTU. consignes et des formules déterminent on ne peut mieux le talent, le carac- tère et l'art même de Renouard. Né en marge de l'art officiel, il est resté en marge de l'art officiel et aussi du monde officiel. De la même façon qu'il avait pénétré à l'Opéra il pénétra à l'Elysée, et après l'Elysée, dans les diverses Cours européennes. Car, à force de diplomatie, de finesse et de discrète audace, Renouard est entré partout, dans les bureaux, dans les ateliers et dans les maisons, dans l'antichambre des princes et jusque dans l'intimité des rois, et toujours comme à l'Opéra, sans autorisation et malgré la consigne. C'est également sans autorisation et malgré la consigne qu'il était