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A PROPOS DE L'EXPOSITION COURBET Al GRAND PALAIS 359 rons-nous jamais ? Dans un petit vallon ensoleillé, sous un ciel bleu, trois jeunes tilles — les trois soeurs de Courbet, Zoé, Zélie et Juliette. L'une d'elles offre quelque Friandise à une petite bergère venue là paître deux génisses.J'indique seulement l'anecdote pour parler tout «le suite du paysage, la plus lumineuse et la plus vibrante page de nature que je connaisse de Courbet. C'est par la vérité et la finesse de lumière que, tout d'abord, Ce LÉVRIERS RUSSES. paysage frappe le regard. Le ciel est d'une légèreté et d'une transparence délicieuses; la courte herbe blonde du vallon s'illumine de l'or du soleil, par où s'éclaire aussi çà et là et se réchauffe le froid calcaire d'une enceinte montagneuse. Des reflets flottent, des ombres s'étalent, des ombres d'une immatérialité et d'une justesse surprenantes. Si l'on étudie ensuite cette toile, on admire avec quelle solidité elle est construite, avec quelle largeur elle est modelée, par des touches franches, infiniment nuancées : c'est un chef-d'oeuvre, et le magnifique technicien que fut Courbet s'y dévoile tout entier. «  Relief des objets, profondeur de l'espace, justesse de l'effet,