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LA REVUE DE L'AIIT 348 V Il y a longtemps déjà que j'ai entrepris de distinguer, sous l'unifor- mité apparente qu'on reproche aux statues égyptiennes, les variétés de facture et de conception qui peuvent servir à reconnaître les écoles, et dans l'oeuvre des écoles, celle des ateliers. Il ne m'a pas été difficile de montrer naguères en quoi la manière memphite diffère de la thébaine, ni ce qui les sépare l'une et l'autre de celles qui florissaient à Hermopolis, à Tanis, à Sais, mais faute de docu- ments assez nombreux, je n'avais pas réussi jusqu'à présent à suivre le dé- veloppementd'une même école à tra- vers une longue durée de siècles. La trouvaille de Karnak m'a fourni les éléments qui me manquaient, et, depuis que M. Legrain l'exploite, je n'ai cessé de rechercher si les monu- ments qui en sortent me fourniraient des renseignements suffisants sur ce point. Ils en ont apporté en quan- tités parfois inégales il est vrai, et il nous reste encore beaucoup à ap- prendre et sur les époques les plus FIG; 12. — TÈTE D'ÉPOQUE sAîTE. anciennes, et, dans les époques plus récentes, sur certaines périodes de tran- sition : je crois pourtant que les matériaux sont assez importants et assez significatifs pour nous obliger à remanier l'histoire de l'art égyptien. Je n'ai pas voulu me risquer de le faire ici, mais, si courte que soit la présente étude, on voit à quels résultats elle m'a conduit. J'ai constaté que les caractères de l'art thébain étaient bien tels que je les avais cru reconnaître au début de mes études; j'ai ensuite marqué rapidement les étapes que cet art a parcourues, depuis le moment où Thèbes naquit à la vie politique jusqu'à celui presque où elle cessa d'exister comme grande ville. G. MASPERO Bédréchéin, le 2 mars 1906.