Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/415

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA REVUE DE L'ART 342 humains a été interprété avec le naturel habituel aux Égyptiens lorqu'ils dessinaient les animaux. J'aime mieux pourtant le prêtre au singe (fig. 7), ou, pour l'appeler par son nom, le premier prophète d'Amon, Ramsès Na- khouîti. Accroupi, les mol- lets et les cuisses posés à plat sur le sol, un rouleau étalé devant lui en travers des jambes, emperruqué, enjuponné, embarrassé dans ses robes d'apparat, il médite ou il se récite inté- rieurement à lui-même des prières d'un air abstrait. Un petit cynocéphalevelu lui perche sur les épaules et lui regarde par-dessus la tète : c'est le dieu Thot qui se révèle dans cette position insolite, et il était difficile de coordonner la bête et l'homme d'une façon qui ne fût ni ridi- cule, ni simplementdisgra- cieuse. Le sculpteur s'est tiré d'affaire à son hon- neur. Le prêtre plie légè- rement le cou, mais on sent que la bête ne lui pèse point ; celle-ci de son côté FIG. 6. RAMSÈS IV CONDUISANT UN PRISONNIER LIBYEH. se dissimule à moitié derrière la coiffure, et le froncement narquois de son mufle prévient l'effet fâcheux qu'aurait pu produire un masque d'ani- mal surmontant une face d'homme. Comme le groupe de Ramsès VI, celui-ci porte l'empreinte de l'école, mais avec des différences notables