Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/339

Cette page n’a pas encore été corrigée

280 LA REVUE DE L'ART portraits un peu meilleurs, et les paysages, de l'oncle Dominique, l'avaient signalé à l'attention de Kollontaj, qui l'appela auprès de lui quand il réorganisa la vieille école de peinture attachée à l'Université de Cracovie ; il resta en cette ville jusqu'à sa mort, survenue en 1809. Quelques mots aussi sur Jean Kamsetzer, architecte, originaire de Dresde, venu en Pologne à la fin du xvinc siècle : c'est à lui que l'on doit le palais de Lazienki, un des plus beaux édifices construits en Europe dans le style Louis XVI. Envoyé en Grèce et en Orient par Stanislas- Auguste, il en rapporta de nombreuses petites peintures dont il orna Lazienki ; il retraça aussi quelques épisodes des scènes sanglantes dont Varsovie fut le théâtre en 1794; il mourut en 1795. Mi-peintre et mi-homme de guerre, Sylvestre de Mirys, sur lequel on a peu de renseignements biographiques, travailla chez les Branicki, dont il décora la résidence de Bialystok, et exécuta aussi beaucoup de portraits. Il mourut en Lithuanie, au service du roi, en 1788. Le dernier, le plus fécond peut-être des peintres de Stanislas-Auguste, fut ce Joseph Pitschmann, dont Vincent de Leseur a coiffé la petite figure fine et éveillée d'un pittoresque chapeau à larges bords. Celui-là était né à Trieste en 1758; il avait étudié, à Vienne, sous la direction de Fiiger et de Lampi, et s'était fait recevoir, en 1787, membre de l'Académie des Beaux-Arts de cette ville, avec un morceau de réception dont le titre seul laisse deviner les intentions et le style : Hercule rendant au roi Âdmèle son épouse Alcesle, arrachée d'un souterrain. Correctement dessiné et d'un coloris assez riche, c'était là, somme toute, une bonne peinture, dans le goût de l'époque et dans la manière de Fùger, et l'artiste, qui n'avait que vingt-neuf ans, s'en vit récompenser par une médaille d'or. Immédiatement après, il fut appelé en Pologne : il fit un court séjour à Korsec, chez le prince Joseph Czartoryski, puis entra au service de Stanislas-Auguste, en même temps que Lampi et Grassi. Là commença une existence prodigieusement remplie, dont les carnets de l'artiste per- mettent de connaître le détail : il y notait toutes ses oeuvres, avec la date et le lieu de leur exécution, et comme il ne signait pas ses peintures, ce sont ces précieuses indications qui ont permis de les identifier.