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LA CACHETTE DE KARNAK ET L'ÉCOLE DE SCULPTURE THÉBAINE I NE large mare parmi des ruines, et, vers l'extrémité méridionale, deux batteries de chadoufs superposées qui travaillent à épuiser l'eau renouvelée sans cesse par les infiltrations. Sur les berges, des blocs et des statues boueuses autour desquelles des ouvriers à moitié nus s'empressent, des poutres, des leviers, des rouleaux de corde, l'amorce d'une voie Decauville ; des restes de murs historiés dominent le chantier, et, par-dessus leurs crêtes irrégulières, le village moderne de Karnak se dessine en vigueur à l'horizon. Lorsque, au début du 111e siècle avant notre ère, les premiers Ptolé- mées décidèrent de restaurer le temple d'Amon thébain, ils le trouvèrent encombré d'ex-volos. Stèles, statues en pierre, figurines en bois ou en bronze, insignes divins ou royaux, il y en avait partout, dans les salles, dans les couloirs, dans les cours, amoncelés, serrés l'un contre l'autre, et en nombre tel que l'espace allait manquer pour en introduire de nouveaux. C'était un legs des dynasties éteintes ou des grandes familles disparues, auxquelles les Pharaons avaient conféré le privilège de consacrer leur image dans la maison du dieu, et l'on n'aurait pu rien en vendre ou en LA REVUE DE L'ART. — XX. 31