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126 LA REVUE DE L'ART C'est en 1768 qu'il quitta Dresde, où il avait été nommé membre de l'Académie, pour aller se fixer en Pologne. Lors de son premier passage en ce pays, il avait exécuté, entre autres peintures, trois vues des escaliers et des appartements du palais royal, avec des gardes polonais en costume de l'époque. D'autre part, en 1764, il avait peint son premier tableau de Stanislas-Auguste près de Vola, aujourd'hui au Kaiser Friedrich Muséum à Posen, et la grande composition qui se trouve au musée de Lemberg et qui représente YEntrée-du chancelier de Pologne, Georges Ossolinshi, à Rome, en 1632, comme ambassadeur du roi SigismondIII ; c'est une grande «  machine » dans le goût du xvni0 siècle, avec un fourmillement curieux de personnages de l'époque, dans le décor de la Piazza del Popolo, avec les églises et le Pincio dans le fond ; deux légendes en latin expliquent le sujet/ainsi que la collaboration des deux artistes Bellotto et Torelli. Est-ce à la première de ces deux peintures qu'il dut d'entrer en relations avec le souverain, ou sa réputation déjà bien établie avait-elle depuis long- temps attiré l'attention sur lui ? On ne saurait le dire avec certitude ; toujours est-il qu'en 1768, il recevait sa nomination de peintre de la cour et partait pour Varsovie, où il devait mourir douze ans plus tard. Il fit pour Varsovie ce qu'il avait fait pour Dresde et pour Vienne : les palais, les églises, les faubourgs, les bords de la Vistule et le quartier de Praga, sur la rive droite, n'eurent pas d'historiographe plus fidèle. Il faut ajouter qu'il exécuta aussi quelques tableaux d'un genre tout autre, comme ceux dont nous devons la reproduction à l'aimable obligeance de la comtesse Anna Potocka, et qui se trouvent dans son palais du fau- bourg de Cracovie, à Varsovie : l'un, fait en 1767, est la vue du Château royal après l'incendie survenu la même année ; l'autre, daté de 1770, est d'un intérêt tout particulier, car il représente une terrasse latérale du Château royal, avec la maison dite « Pod Blacha » à gauche ; les person- nages principaux de la cour, très ressemblants, y figurent, et au centre on reconnaît le prince Joseph Poniatowski, prenant sa leçon d'équitation avec le colonel Koenigsfeld 1. D'autres galeries polonaises possèdent des peintures de Bellotto : celle de la comtesse Mniszech, qui renferme des vues du Grand Canal à 1. Ces deux tableaux, qui mesurent 2m45 sur 1m65, sont cités dans le Dictionnaire des peintres polonais du baron E. Rastawiecki. ....