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103. — Un vieillard dit : Ne commence à rien faire avant d’avoir demandé à ton cœur si ce que tu veux faire est selon Dieu[1].

104. — Un vieillard dit : Si, lorsqu’un moine est en prières, il prie seul, c’est comme s’il ne priait pas[2].

105. — Un vieillard dit : J’ai combattu vingt ans contre une pensée pour que je voie tous les hommes comme un[3].

106. — Un vieillard dit : Le jugement est supérieur à toutes les vertus[4].

107. — On demanda à un vieillard : Comment l’âme acquiert-elle l’humilité ? Il répondit : En ne se rappelant que ses propres fautes[5].

108. — Un vieillard dit : De même que la terre ne tombe jamais en bas, ainsi quiconque s’humilie[6].

109. — Un vieillard dit : Tout ce qui a pu me surprendre, je ne l’ai pas recommencé[7].

110. — Un vieillard dit : C’est une honte pour le moine d’avoir abandonné ses biens et d’avoir quitté son pays pour Dieu, puis d’aller ensuite à la punition.

111. — Les vieillards dirent : Si tu vois un jeune homme qui s’élève vers le ciel par sa propre volonté, saisis-le par le pied et attire-le en bas, c’est lui rendre service[8].

112. — Un vieillard dit : Cette génération ne se préoccupe pas d’aujourd’hui mais de demain[9].

113. — Un vieillard dit : Notre ouvrage est de brûler des bois[10].

114. — Un vieillard dit : Ne cherche pas à ne pas être méprisé.

115. — Un vieillard dit : L’humilité ne se fâche pas et ne fâche personne[11].

116. — Il dit encore : Bien rester dans sa cellule comble le moine de biens[12].

117. — Un vieillard dit : Malheur à l’homme dont le renom est supérieur aux œuvres.

  1. Paul, 345.
  2. Paul, 437.
  3. Coislin 127, fol. 77.
  4. L, fol. 156 r° Cf. supra, 93. B, p. 809, n. 279.
  5. L, fol. 159 r° et 98. B, p. 811, n. 292. M, 797, n. 171 et 1036, n. 10. Paul, 140.
  6. Paul, 140.
  7. B, p. 810, n. 288. Paul, 341. Cf. L, fol. 160 : « Je n’ai pas conscience que les adversaires m’aient trompé deux fois de la même manière » (sic B, p. 575, n. 349 et p. 868, n. 88).
  8. B, p. 877, n. 124. Cette pensée est répétée et expliquée dans B, p. 925. M, 932, n. 111. Paul, 339.
  9. C’est-à-dire « remet sa conversion au lendemain », comme l’explique Paul, 16.
  10. Peut-être : « de brûler le bois (mort) ». B, p. 817, n. 317, écrit : « ce sont des bois qui brûlent ». Paul, 345, écrit : « comme le feu brûle le bois, ainsi le travail du moine est de brûler les passions ».
  11. L, fol. 159 r° M, 1037, 11 sous le nom de Motoïs. Paul, 140.
  12. Paul, 418.