Page:Revue de l'Orient, de l'Algérie et des colonies, Tome 3, 1848.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 313 —

Des agents pour l’immigration, nos consuls à l’étranger, et, dans la colonie même, un magistrat spécial, seraient chargés de conclure les engagements et de surveiller toutes les opérations qui s’y rattachent.

On aura soin d’exiger une juste proportion des sexes, parmi les immigrants, sauf pour les Chinois qui n’émigrent jamais en famille et qui, d’ailleurs, ont l’habitude de prendre femme dans le pays où ils s’établissent.

Telles sont les conditions qui nous paraissent devoir être imposées à l’immigration et nécessiter, par leur importance, l’intervention directe de l’État.


IX. — Une loi sur l’expropriation constituera la propriété dans les colonies sur des bases réelles.


Cette loi avait été présentée par le gouvernement déchu à la Chambre des pairs. Elle est devenue, avec l’émancipation, plus nécessaire que jamais. Il est de notoriété que la plupart des propriétés aux colonies sont obérées et que leur valeur est souvent plus que couverte par les dettes du colon.

Si l’indemnité est accordée par le paiement d’une somme déterminée en numéraire, elle passera non dans les mains des colons, mais dans celles des créanciers qui résident dans la métropole, en sorte que le capital destiné à remplacer le travail fera entièrement défaut aux colonies. Avant donc de payer l’indemnité, il sera essentiel de rétablir la propriété coloniale sur ses bases naturelles et de la fixer d’une manière durable. Sans doute, une loi sur l’expropriation soulèvera des réclamations nombreuses et blessera bien dés intérêts ; mais il ne s’agit ici que d’intérêts privés, et, dans une question aussi grave, le devoir du gouvernement est de ne se préoccuper que de l’intérêt général. L’avenir des colonies est plus important que celui des colons.


X. — Le gouvernement fera, sous garantie hypothécaire, des avances de fonds pour faciliter l’introduction de procédés plus perfectionnés dans la fabrication du sucre.


La culture, et surtout la fabrication des produits, pourrait recevoir, dans les colonies, de notables amé-