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Comme Membre titulaire :

M. d’Auchamp, présenté par MM. de Saint-Céran et Drouin de Lhuys.


Comme Membre correspondant :

M. Auguste Chambry, capitaine au 2e chasseurs, ayant résidé deux ans en Algérie.


Ouvrages offerts, — Par l’auteur, M. Félix de Vecchi, nouvelles livraisons de l’ouvrage intitulé O Giornale di Carovana.

Par l’auteur, M. A. Timoni, Satires contre les philosophes de l’école voltairienne ; de l’Eléqie chez les Orientaux (MS.).


M. le président propose à la Société de traiter quelques-unes des questions dont peut avoir à s’occuper la commission, en attendant que celle-ci ait préparé son travail.

Cette proposition est adoptée.


M. Destrées a la parole. Messieurs, dit l’honorable membre, je crois que l’abolition de l’esclavage n’est pas possible en Orient, du moins en Algérie, la seule des régions orientales que je connaisse bien, il importe de remarquer qu’en Orient il n’y a pas d’esclavage proprement dit, tel surtout que nous l’entendons. Le nègre qui arrive de l’intérieur et que l’on achète sur les marchés, fait partie de la famille de son maître aussitôt qu’il franchit le seuil de sa maison. Au point de vue moral, l’amélioration produite sur le nouveau venu est considérable ; ce pauvre être, arraché violemment aux lieux qui l’ont vu naître, n’est souvent qu’une brute ; on le civilise, on lui donne quelque teinture de la religion musulmane, on le marie, on en fait un homme enfin. Le sort de la négresse n’est pas moins doux. Les rapports plus ou moins intimes qu’elle peut avoir avec son maître n’ont pour elle aucune conséquence fâcheuse, et l’élèvent, bien au contraire. Le Coran a dit : «Si tu es assez faible pour user de ton esclave, tu en porteras la peine». En somme, je crois qu’on rendrait un très