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n’est pas aussi éloignée des questions actuelles qu’on semble le croire. Elle s’y rattache d’une manière très-vivace par l’Algérie.

M. Leclerc.— Je crois que si l’intérêt qui s’attache aux questions d’Orient s’est ralenti, nos séances ont aussi beaucoup perdu sous ce rapport. J’ai vu l’Orient, j’ai étudié une de ses langues, je puis donc en parler. L’intérêt s’est ralenti, mais, je crois, ici seulement, ün de nos vice présidents a dit, je crois à tort : « En ce qui regarde la Grèce, la Turquie, l’Egypte, l’intérêt est mort ; il faut se porter vers l’extrême Orient, en Chine, en Océanie ». À mon avis, nous devrions consacrer une séance par mois à l’examen des affaires de la France. Tout bon citoyen doit se considérer comme une force ayant sa part d’action dans l’action générale. Autour de chacun de nous vont se réunir des intelligences moins fortes, moins sages, qui ont besoin d’être dirigées. Vous êtes vieux, vous pouvez donc avoir beaucoup d’influence, car vous apporterez votre expérience dans le conflit des opinions.

M. Denis.— Je ne crois pas que l’on doive faire dévier la Société de la voie dans laquelle elle a marché jusqu’à ce jour. L’Egypte, la Grèce, la Turquie ont peut-être moins d’intérêt pour nous ; mais la Perse, l’Inde en ont toujours un très-grand, et d’autant plus grand que nous les connaissons moins.

M. Leclerc.— J’ignorais que l’on dût, dans cette séance, traiter une question telle que celle qui nous occupe. La demande de M. Horeau me semble assez importante pour que j’en demande l’ajournement. Les événements vont vite. Ce qui nous semble inutile aujourd’hui sera peut-être indispensable demain. Dans huit jours, ceux qui veulent que la Société orientale conserve son but spécial demanderont peut-être autre chose.

M. de Saint-Cèran.— Les événements qui viennent de se passer en France vont réagir sur l’Orient. La Grèce trouvera auprès de la France républicaine un appui qui lui a manqué jusqu’à présent. M. Horeau pourrait fonder, en dehors de la Société, avec les membres de la Société, un club qui s’appellera, si l’on veut, Club français, ayant ses jours et heures de réunion.