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DE U SOCIETE ORIENTALE DE FRANCE.



SÉANCE EXTRAORDINAIRE DU 29 FÉVRIER 1848.

La séance est ouverte à huit heures, sous la présidence de M. Drouin de Lhuys, président de la Société.

M. Horeau.— Messieurs, la gravité des circonstances au milieu desquelles nous nous trouvons placés m’a paru telle qu’il m’a semblé indispensable de nous réunir pour vous faire une proposition dont vous jugerez le plus ou moins d’opportunité. Les questions orientales sont aujourd’hui complètement effacées parla gravité des circonstances actuelles ; la politique intérieure absorbe sans pitié la politique extérieure. Ne vous semblerait-il pas convenable de vous transformer momentanément en club spécial s’occupant exclusivement des affaires intérieures ? Comme société déjà ancienne, présentant un personnel assez nombreux, vous auriez, je crois, une influence qui ne serait peut-être pas sans importance sur les événements du jour.

M. de Pommereu.— Le cadre de la Société est assez étendu pour qu’il soit inutile de l’agrandir encore. Les affaires d’Orient sont oubliées, il est vrai, mais ce n’est que pour un instant. Elles sont mal dirigées. Le gouvernement a besoin de renseignements. Où peut-il mieux s’adresser pour en avoir qu’auprés de la Société ? Si vous la transformez en club, elle perd son caractère spécial ; elle va se confondre avec toutes les autres sociétés dont l’objet est de régenter le gouvernement. La Société doit demeurer ce qu’elle est ; son action seule doit s’étendre ; sa direction doit devenir plus active. Il faut qu’on sache qu’il y a une société composée d’hommes ayant tous été en Orient ou qui s’en sont occupés. Faisons un appel à la presse, un appel au gouvernement pour que l’une nous prête son concours et l’autre son appui ; rédigeons