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duit net maximum ; il sait, en outre, que le prix de produit net maximum est indépendant des frais fixes ou généraux et ne dépend que des frais proportionnels ou spéciaux ; et il tire le meilleur parti de ces données.

Les frais généraux d’une compagnie de chemins de fer sont les frais afférents à l’organisation du service d’exploitation, aux bâtiments, services centraux, chefs de gare. Ils s’ajoutent à l’intérêt et à l’amortissement des capitaux. Ils ont lieu quelle que soit la quantité de voyageurs et de marchandises transportés, c’est-à-dire quel que soit le trafic ; ils sont sensiblement fixes.

Les frais spéciaux sont les frais afférents au fait même du transport, c’est-à-dire à tout ce qu’un train de voyageurs ou de marchandises qui circule consomme par sa circulation : houille, salaire du personnel du train, usure du matériel, des rails, etc. Ils sont sensiblement proportionnels à l’importance du trafic.

Dans ces conditions, la marche à suivre par les compagnies dans la fixation de leurs tarifs est tout indiquée. Elles doivent, dans leur intérêt exclusif, à leur point de vue propre, déterminer le prix de revient spécial du voyageur et de la tonne kilométriques, et considérer ce prix de revient comme une limite inférieure dont elles ont à se rapprocher tant que l’abaissement des tarifs donne une augmentation de produit net, en s’arrêtant dès que cet abaissement donne une diminution, exactement comme fait le propriétaire d’une source minérale supposé par M. Cournot, comme ferait l’entrepreneur fournisseur d’eau ou de gaz, dans notre exemple, comme ont fait les administrations des postes qui ont su trouver l’accroissement de leur revenu dans l’abaissement du port des lettres et des imprimés. Cela posé, quelques faits et quelques chiffres relatifs aux chemins de fer français, empruntés à M. Marqfoy, feront voir combien peu les compagnies sont, en général, au courant du problème qu’elles ont à résoudre.

Les cahiers des charges des compagnies françaises fixaient ainsi qu’il suit le maximum des tarifs de voyageurs : 1re classe, 10 c. ; 2e classe, 7 c. 5 ; 3e classe, 5 c. 5, par tête et par kilomètre. Moyenne, 7 c. 66.

D’autre part, au moyen de calculs longs et minutieux, établis