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Excellent bibliophile non moins que judicieux annaliste, M. Péricaud a pris le plus grand soin de mentionner toutes les anecdotes relatives à la fameuae imprimerie lyonnaise et aux livres publiés par les habiles de la province. Malheureusement pour nous, dans plusieurs milliers d'indications précieuses, il est malaisé de faire un choix et de donner une idée même approximative de l'intérêt qui s'attache à chacune d'elles. Le rédacteur, on le sent à chaque page, est au courant de tous les travaux de l'érudition contemporaine : il loue souvent, il redresse quelquefois, mais toujours avec une urbanité d'autant plus recommandable qu'elle n'a jamais cessé d'être fort rare chez les érudits et les bibliophiles. Nous prendrons la liberté de faire à M. Pèricaud une seule question et non pas un reproche. A la page 252, sous l'année 1607, il mentionne « le Nouveau Dictionnaire françois-latin..... cueilli et escrit des plus doctes et entre autres de M. Nicot, et soigneusement revu par Jean Baudouin. .. Lyon, Cl. Morillon. » Il rappelle qu'en 1612, Cl. Morillon donna du même Dictionnaire une nouvelle édition, et qu'une autre édition en avait été préparée en 1609, par le P. jésuite Michel Coyssard, chez Jean Pillehotte. Mais, comment aux années 1608 et 1609, M. Péricaud n'a-t-il pas cité : « Le Grand Dictionnaire françois-latin, enrichi en ceste dernière édition plus exacte et correcte que les précédentes, de plus de six mille dictions ou phrases françoises… Recueilli des observations de plusieurs hommes doctes de notre siècle, entr'autres de M. Nicot, conseiller du Roy, et de M. Guichard, M. des requestes de son altesse … par Pierre Marquis, estudiant ès-lettres humaines au collége du Dauphiné à Vienne. Lyon. Jean Pillehotte. 1609. »

L'épître de l'imprimeur, placée en tête de ce dictionuire, est datée du premier jour de 1608 ; le privilège est du mois de juin 1608, et l'impression en a été terminée le 15 décembre 1608. Comment Pillehotte, la même année, 1609, aurait-il publié l'édition du P. Michel Coyssard ? Et pourquoi Claude Morillon, en 1612, aurait-il mentionné le travail de ce