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cela ne suffit pas. Il faut encore que chaque citoyen les connaisse, sans quoi le premier « flic » venu les foule aux pieds, pénètre chez nous, vous arrête et vous maintient arrêté illégalement. C’est pourquoi une solide éducation civique de tous les travailleurs est absolument nécessaire, s’ils veulent combattre avec succès leurs exploiteurs, et cette éducation ne peut se faire que dans les organisations syndicales. Je ne dis pas que ce n’est pas bien d’être « coopérateur… pour bois » et « membre avec toute sa famille contre la maladie. », ainsi que vous le recommande notre cher et dévoué père Stéphane…

— Vive le père Stéphane !

» — Mais ce n’est là qu’une faible défense. En voulez-vous un exemple ? Le voici : c’est justement la terrible menace des élévateurs. « Les noyer dans le Danube », ce n’est pas une solution, d’abord parce que l’armée serve du capitalisme est là pour vous tirer dessus, et puis, pour un élévateur détruit, dix autres sont mis en chantier. C’est le progrès de la technique moderne, dont je vous expliquerai un jour le rôle dans l’histoire de notre temps. Pour l’instant je vous dirai seulement que la seule lutte efficace contre le machinisme qui jette sur le pavé des milliers de chômeurs est l’organisation syndicale et la solidarité internationale. Dans la mesure où la machine arrache le pain de la bouche de vos enfants, exigez la diminution des heures de travail et l’augmentation des salaires. Au besoin, pour obtenir ces améliorations, ayez recours à la grève. Mais la grève, cette arme à deux tranchants, c’est encore le syndicat qui la manie le mieux.

Ici, Avramaki brosse un magnifique tableau de l’Internationale Syndicale ouvrière, organisation mondiale toute-puissante dont les syndicats nationaux sont les cellules, qu’elle soutient, matériellement et moralement, en toute circonstance difficile, grâce à ses vastes moyens. Et ici le cordonnier frappe son grand coup :

— Si vous étiez en ce moment solidement organisés dans votre syndicat, vous arrêteriez tout le travail du port, vous vous débarrasseriez de vos poux, les vatafs.

— À bas les vatafs ! Mort aux vatafs !

— Et, si l’on avait osé charger les navires à l’aide des élévateurs, avant, que l’on eût satisfait à toutes vos exigences,