Fût-ce le pape ! Pour toi, je remettrais le Christ en croix !
Réjouis-toi, c’est un homme puissant, un favori du Grand-Duc.
Quand ce serait le diable ! Quand ce serait le Duc lui-même !
Aujourd’hui ?
Tout de suite.
Eh bien ! dans une heure ! Prends cette bourse de sequins. C’est lui-même qui te paye ton salaire.
C’est bien payé ! Je le servirai en conscience.
Écoute. Je te défends, sur ta vie, de le toucher, si je l’étends du premier coup. Si j’étais robuste comme toi, je ne me ferais pas aider. Mais le sanglier se défendra. Si je le manque, il m’écrasera dans sa main, moi, débile et maladif[1]. Ma vie, c’est ce dont je me soucie le moins. Mais la sienne ! Oh ! s’il s’échappait !… Jure-moi qu’entré dans cette chambre, il n’en sortira pas vivant.
Je te le jure par l’Eucharistie, par saint Pluton et par la gueule de l’enfer !
Je vais le chercher et l’amener là. C’est là qu’il tombera.
C’est là, vive Dieu ! Et voici la lame qui trouvera son cœur. Où t’attendrai-je, maître ?
Dans la galerie.
- ↑ Cf. Musset, Lorenzaccio, acte III, sc. i
LORENZO
… Si je l’abats du premier coup, ne t’avise pas de le toucher. Mais je ne suis pas plus gros qu’une puce et c’est un sanglier…
Montre-moi cette épée. Ah ! garçon, c’est une brave lame.
Essaye-la et tu verras.
Tu as deviné mon mal…
Quel est te nom de l’homme ?
Qu’importe ?