tins fidèles à Votre Altesse les ont dispersés, injuriés, et, sans l’intervention de la force militaire, ils eussent fait de ces factieux une sévère justice.
Il fallait donc les laisser faire.
J’ai pensé que Votre Altesse aimerait mieux ordonner, dans sa sagesse, le châtiment des rebelles.
Oui ! se débarrasser soi-même de ses ennemis, cela fait plaisir. Qu’ils soient jetés dans les cachots !
C’est une chose faite, Seigneurie.
Eh bien ! qu’ils soient pendus ! Je gage que ce qui les fâchera le plus sera de ne pouvoir plus dire du mal de moi.
Altesse, j’ai un neveu…
Vous vous perdez.
Je me tais.
(Pendant la conversation du Duc avec Valori les autres personnes se tiennent dans l’éloignement.)
Votre Excellence a-t-elle reçu ce matin des nouvelles de la Cour de Rome ?
Clément VII envoie mille bénédictions à Votre Altesse. Sa Sainteté fait des vœux pour sa longue prospérité. Mais elle craint avec raison qu’Elle ne se lance au milieu de nouveaux dangers par trop d’indulgence et d’aveuglement.
L’on vous voit venir, Monsieur le Commissaire apostolique. Encore quelques mauvaises branches à élaguer[1] ? Dites, dites. Il est plus facile d’abattre que d’élever.
- ↑ Cf. Musset, Lorenzaccio, acte I, sc. iv :
LE DUC, à Valori.
Votre Éminence a-t-elle reçu ce matin des nouvelles de la Cour de Rome ?
VALORIPaul III envoie mille bénédictions à Votre Altesse, et fait les vœux les plus ardents pour sa prospérité.
LE DUCRien que des vœux, Valori ?
VALORISa Sainteté craint que le Duc ne se crée de nouveaux dangers par trop d’indulgence…
LE DUCAinsi, Monsieur le Commissaire apostolique, il y a encore quelques mauvaises branches à élaguer ?