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UNE CONSPIRATION EN 1537

SCÈNE HISTORIQUE INÉDITE DE GEORGE SAND


avant-propos

Vers 1831, à l’époque où George Sand, arrivée depuis peu à Paris, faisait, avec l’aide de Sandeau, son apprentissage dans le métier d’écrivain et cherchait sa voie, en s’essayant tour à tour dans divers genres, elle s’avisa de composer une scène historique. La faveur du public se portait depuis quelques années de ce côté : Ludovic Vitet avait fait paraître avec un grand succès, de 1826 à 1830, trois scènes historiques, empruntées à des épisodes des guerres de religion, les Barricades, les États de Blois, la Mort de Henri III ; et la Revue de Paris, par qui George Sand rêvait de se faire imprimer, en avait publié deux, au cours de la seule année 1830, le Camp de Compiègne, de Loève-Veimars, et les Mécontents, de Prosper Mérimée.

Elle eut tôt fait de découvrir, dans les Chroniques florentines de Benedetto Varchi, un sujet dramatique et neuf : c’était l’aventure de Lorenzo de Médicis, — Lorenzaccio —, qui, vivant à la cour du duc Alexandre, son cousin, avait, par une longue et savante dissimulation, gagné la confiance de celui-ci et préparé le guet-apens où le tyran de Florence devait trouver la mort. Le vieux chroniqueur s’était plu à narrer cette histoire avec un tel luxe de détails qu’il était