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le suivre ; celui-ci obéit fort ému. Une voiture attendait à la porte, on le fit monter dedans. Puis, assis à côté du commissaire, ayant en face de lui le médecin et un agent, l’autre s’étant placé sur le siège près du cocher, Héraclius vit qu’on suivait la rue des Juifs, la place de l’Hôtel-de-Ville, le boulevard de la Pucelle et qu’on s’arrêtait enfin devant un grand bâtiment d’aspect sombre sur la porte duquel étaient écrits ces mots Asile des Aliénés. Il eut soudain la révélation du piège terrible où il était tombé ; il comprit l’effroyable habileté de ses ennemis et, réunissant toutes ses forces, il essaya de se précipiter dans la rue ; deux mains puissantes le firent retomber à sa place. Alors une lutte terrible s’engagea entre lui et les trois hommes qui le gardaient ; il se débattait, se tordait, frappait, mordait, hurlait de rage ; enfin il se sentit terrassé, lié solidement et emporté dans la funeste maison dont la grande porte se referma derrière lui avec un bruit sinistre.

On l’introduisit alors dans une étroite cellule d’un aspect singulier. La cheminée, la fenêtre et la glace étaient solidement grillées, le lit et l’unique chaise fortement attachés au parquet avec des chaînes de fer. Aucun meuble ne s’y trouvait qui pût être soulevé et manié par l’habitant de cette prison. L’événement démontrera, du reste, que ces précautions n’étaient pas superflues. À peine se vit-il dans cette demeure toute nouvelle pour lui que le Docteur succomba à la rage qui le suffoquait. Il essaya de briser les meubles, d’arracher les grilles et de casser les vitres. Voyant qu’il n’y pouvait parvenir, il se roula par terre en poussant de si épouvantables hurlements que deux hommes vêtus de blouses et coiffés d’une espèce de casquette d’uniforme entrèrent tout à coup, suivis par un grand monsieur au crâne chauve et tout de noir habillé. Sur un signe de ce personnage, les deux hommes se précipitèrent sur Héraclius et lui passèrent en un instant la camisole de force ; puis ils regardèrent le monsieur noir. Celui-ci considéra un instant le Docteur et se tournant vers ses acolytes :

— À la salle des douches, — dit-il.

Héraclius alors fut emporté dans une grande pièce froide au milieu de laquelle était un bassin sans eau. Il fut déshabillé