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XVIII

où le docteur héraclius reconnaît avec stupéfaction
l’auteur du manuscrit


Une nuit, comme le docteur ne pouvait dormir, il se releva entre une et deux heures du matin pour aller relire un passage qu’il croyait n’avoir pas encore très bien compris. Il mit ses savates et ouvrit la porte de sa chambre le plus doucement possible pour ne pas troubler le sommeil de toutes les catégories d’hommes-animaux qui expiaient sous son toit. Or, quelles qu’eussent été les conditions précédentes de ces heureuses bêtes, jamais certes elles n’avaient joui d’une tranquillité et d’un bonheur aussi parfaits, car elles faisaient dans cette maison hospitalière bon souper, bon gîte, et même le reste, tant l’excellent homme avait le cœur compatissant. Il parvint, toujours sans faire le moindre bruit, jusqu’au seuil de son cabinet et il entra. Ah ! certes, Héraclius était brave, il ne redoutait ni les fantômes ni les apparitions, mais quelle que soit l’intrépidité d’un homme, il est des épouvantements qui trouent comme des boulets les courages les plus indomptables, et le Docteur demeura debout, livide, terrifié, les yeux hagards, les cheveux dressés