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LA REVUE DE PARIS

sive. Le Général Foch d’ailleurs lui avait demandé le 27 juin l’établissement d’une telle directive, en ne lui cachant pas son intention de l’utiliser pour éclairer éventuellement nos alliés sur les méthodes offensives s’imposant à ce moment de la guerre.

Comme pour la Note définitive sur la défensive, nous travaillons collectivement à cette directive concernant l’offensive. Elle vient, et revient sur nos chantiers, plusieurs fois remaniée par le Colonel Dufieux, par le Général de Barescut ou par le Général Buat, notre nouveau Major Général. Elle est arrêtée le 10 juillet par le Général Pétain, mais celui-ci ne veut pas la faire paraître sans l’approbation du Général Foch, qui a indiqué le 27 juin son intention de lui donner une portée dépassant le cadre des armées françaises. Le 12 juillet nous avons la certitude que le canon recommencera à tonner avant trois jours... Le Colonel Dufieux se hâte d’entrer en communication téléphonique avec Bombon et le Colonel Destiker répond, au nom du Général Foch : « Approuvé, vous pouvez marcher ! »

La Directive n° 5 est donc signée par le Général Pétain le 12 juillet dans la soirée et/dès le lendemain, elle prend les chemins du front où elle apporte vraiment un esprit nouveau : Dès maintenant, les armées doivent envisager la reprise de F offensive. .. Le Commandement à tous les échelons s’y préparera : il s’orientera résolument vers la pratique de procédés d’attaque simples, audacieux et rapides... La troupe sera instruite dans le même sens et son esprit offensif développé au maximum... Les troupes doivent être rendues aptes à progresser rapidement aussi bien à travers des zones organisées qù’en terrain libre : cette prescription s’applique aux différentes armes qui ont à agir en collaboration et en liaison étroite, et tout particulièrement à l’infanterie qui, grâce à l’emploi .intensif de ses propres engins de feux, doit savoir avancer même lorsqu’elle est momentanément privée de tout ou partie du concours des, au très armes... Les chefs à tous les échelons ont le devoir d’entretenir la foi dans le succès.

Suivent des indications, brèves et impératives, sur les mesures à prendre pour assurer le secret des préparatifs, pour obtenir une réalisation aussi complète que possible de la surprise stratégique et tactique, pour développer rapidement les divers actes de la bataille en visant des objectifs