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LA REVUE DE PARIS

l’Armée von Hutier s’est arrêtée devant une contre-ruée si inattendue et son élan se meurt. Au sud de l’Aisne, d’ailleurs, devant notre 103 Armée, la VIIe Armée allemande éprouve un grave échec et, malgré une attaque extrêmement violente, ne peut occuper que quelques hectares au nord de la forêt de Villers-Cotterets. Sur les deux rives de l’Oise nous avons tenu. Notre « Groupe des Armées de Paris », que le Général Guillaumat est prêt à organiser et à commander sur les avancées de la capitale, n’aura pas à se manifester. L’esprit offensif est réveillé. Les Armées françaises sont fières d’apprendre le succès du groupement Mangin. Le Général Fayolle et le Général Pétain, d’accord avec le Général Foch et avec le Gouvernement, sont heureux de pouvoir élever au rang de Coipmandant d’armée celui qui a été l’artisan de ces belles journées : le Général Maistre est en effet appelé au Commandement du G. A. N. et le Général Mangin va prendre le Commandement de la 102 Armée.

La bataille du Matz et la contre-offensive du 11 juin ont été véritablement la répétition générale de ce que vont être la bataille de Champagne et la contre-offensive du 18 juillet.

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Dans les derniers engagements, quelques chefs ont encore hésité à abandonner délibérément leurs positions avancées. Le Général Pétain renouvelle en conséquence ses prescriptions impératives par une Noie du 24 juin sur la définition et le rôle des positions d’armée : dans la conduite de la bataille défensive, le gros des forces doit être établi « sur la position de résistance », pour y offrir une défense continue capable d’arrêter toutes infiltrations ; en avant, ne se trouveront que des « avant-postes », avec une consigne précise définissant les conditions de leur résistance ou de leur repli ; en arrière, les unités de renforcement formeront « barrage », avec mission d’assurer d’abord la continuité du front dans le cas où la position de résistance viendrait à être partiellement rompue, puis d’exécuter les contre-attaques nécessaires pour rétablir dans son intégralité la position de résistance. Par cette dernière et définitive mise au point, le Haut-