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LES SOUVENIRS
D’UN GARDE D’HONNEUR DE 1813


Le centenaire de la mort de Napoléon attire à nouveau l’attention sur l’épopée impériale. Danp l’étude, sur le Q. G. de l’Empereur, publiée dans le numéro du 1er mai, l’auteur a choisi la campagne de 1813, comme étant une de celles où Napoléon eut le plus de troupes sous ses ordres immédiats. C’est également sur cetté période qu’un heureux hasard et P amabilité d’un bibliophile parisien, M. E. Brouwet, nous permettent de jeter de nouvelles lumières ; il ne sera pas indifférent, croyons-nous, de voir, après les conseils secrets où s’élaboraient les décisions du haut commandement, le train journalier de l’existence du simple soldat d’un corps d’éhte, dans tout le réalisme de ses espoirs, de ses souffrances et de ses détresses. C’est ce que va nous apprendre le journal inédit d’un jeune garde d’honneur volontaire de la Sarre, Jean Lambry, qui fit, en qualité de brigadier, la campagne de Saxe, du 14 mai au 26 décembre 1813.

Jean-Jac ques-Toussaint Lambry, âgé de dix-huit ans lors de son engagement volontaire, était né à Saint-Mihiel (Meuse), d’une vieille famille verdunoise, le 22 mars 1795. Son père, Jacques-Toussaint, directeur des contributions directes de la Sarre, venait de mourir. Quant à lui, placé par les événements sur cette route d’Allemagne si souvent parcourue par nos armées, il brûlait du désir, comme il le dit lui-même, « de soutenir les efforts des braves qui l’avaient devancé ». Son âge seul l’en empêchait ; la création des gardes d’hon-