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CHEZ


LES HEUREUX DU MONDE[1]

XIX


Les stores du salon de Mrs. Peniston étaient baissés contre l’accablant soleil de juin, et, dans le demi-jour suffocant, les visages de ses parents assemblés avaient une ombre de tristesse fort convenable.

Ils étaient tous là : les Van Alstyne, les Stepney, les Melson, — même un ou deux Peniston vaguement alliés, qui trahissaient, par une plus grande latitude dans la toilette et les manières, le fait d’un parentage plus éloigné et d’espérances plus rassises.

Le côté Peniston était en effet certain que le gros de la fortune de M. Peniston retournait à sa famille, tandis que les parents directs étaient suspendus à cette question : comment la veuve avait-elle disposé de sa fortune personnelle dont on ignorait au juste l’étendue ? Jack Stepney, dans son nouveau personnage du neveu le plus riche, prenait tacitement la tête, montrant bien son importance par l’appareil plus profond de son deuil et l’autorité tranquille de ses manières, tandis que l’attitude ennuyée et la toilette frivole de sa femme proclamaient le

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    Voir la Revue des 15 novembre, 1er, 15 décembre 1907, 1er et 15 janvier 1908.