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LES OPÉRATIONS

AUTOUR DE CASABLANCA


Lorsqu’au printemps dernier, le docteur Mauchamp fut assassiné à Merrâkech, notre gouvernement ne put obtenir la punition des coupables ni, par des représailles, enlever aux Marocains toute velléité d’attaquer à l’avenir nos nationaux dans les ports ou les villes de l’intérieur. Il était impossible d’organiser une expédition vers la capitale du Sud : on eût attiré contre nous toutes les tribus de l’Atlas et les grands caïds de cette région qui disposent d’un nombre respectable de guerriers. Aussi fut-on unanime en France à déplorer que l’attentat ne se fût pas produit dans une cité de la côte où la répression eût pu être exécutée sans difficulté ni crainte de complications. L’occupation d’Oujda ne pouvait produire que peu d’impression sur le Makhzen, et absolument aucune sur la population marocaine, notamment sur celle de Merrâkech directement responsable.

Cette impunité des assassins et des fonctionnaires, en diminuant notre prestige, ne devait pas tarder à susciter une nouvelle agression contre des Français. Ce fut, le 30 juillet, le massacre des ouvriers du port de Casablanca ; quoique de nationalités diverses, ils n’en étaient pas moins tous considérés comme Français dans la ville, où ils travaillaient pour le