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LA REVUE DE PARIS
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Ici, une lacune de quatre ans, mais les lettres qui nous manquent ne devaient pas différer beaucoup des précédentes. En 1863, madame Victor Hugo publie Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie et en envoie un exemplaire à Sainte-Beuve. Il la remercie :

Ce 17 juin 1863.

Madame et amie,

Je reçois avec un mot de votre main les beaux volumes : Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. Je me mets à la lecture avec l’intérêt qu’inspirent et le sujet et le témoin. J’y trouve des faits tout nouveaux, j’y retrouve des faits que je connaissais et qu’un récit piquant réveille. Je goûte le talent du narrateur. Mais combien je suis touché en voyant le souvenir aimable qu’on a gardé de moi et la manière charmante et honorable dont mon nom est encadré dans ces pages que tous désormais liront ! Agréez, madame et amie, l’expression de ma gratitude et de mes respectueuses amitiés.

Sainte-Beuve

Madame Victor Hugo projetait de donner une suite à ces deux volumes et demandait à Sainte-Beuve quelques renseignements. Il lui répond :

Ce 30 juillet 1864.

Chère madame et amie,

M. Dupaty a été nommé de l’Académie en 1835. Je cherche encore à qui il a succédé ; dès que je le saurai, je vous l’écrirai.

Cet excellent homme, à qui Alfred de Musset a succédé en 1852, était légèrement comique. Il était resté tout à fait de sa date première : le jeune homme de 1800, passé de la marine où il était aspirant au vaudeville et à l’opéra-comique, vrai troubadour, élève de Demoustiers (l’auteur des Lettres à Émilie) faisant florès dans les coulisses de ce temps-là. Sa