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LETTRES DE SAINTE-BEUVE


À


VICTOR HUGO


ET À


MADAME VICTOR HUGO


RETROUVÉES ET PUBLIÉES


PAR


M. GUSTAVE SIMON

VII


comment finit l’amour de sainte-beuve



Dans cette dernière période de la correspondance entre Victor Hugo et Sainte-Beuve, — de 1831 à 1834, — le nom de madame Victor Hugo a été prononcé à peine ; on n’en sent pas moins sa présence à toutes les lignes. Nous avons nous-même cessé de parler d’elle ; il nous faut donc revenir un peu en arrière. Nous l’avons laissée, au mois d’août 1831, en pleine crise morale, profondément affectée des angoisses jalouses de son mari et du bannissement de son ami. Elle était d’ailleurs physiquement souffrante, fatiguée par l’allaitement de sa petite Adèle et par des douleurs de reins qui se prolongèrent près de deux années après ses couches. Son chagrin, en voyant souffrir, et souffrir par elle, deux êtres chers, n’était pas fait pour rétablir sa santé.

Elle ne tarda pas à être rassurée sur le compte de son mari. Victor Hugo ne voyait plus Sainte-Beuve auprès de sa femme ; il n’avait plus à s’inquiéter de regards échangés, de serrements de mains, de mots à voix basse. Dès lors, il ne pensa plus qu’à poursuivre en paix sa tâche nécessaire, son œuvre. Il se rencontrait avec Sainte-Beuve,