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LES ORIGINAUX DE “LA COMÉDIE HUMAINE[1]



Balzac ! Observateur prodigieux ? ou prodigieux inventeur ?… Il en est de ses romans comme de tous ceux qui donnent l’illusion de la vie : on ne les lit pas sans se demander « si cela est arrivé », et où la fiction commence. En général, il n’est pas bien aisé de le dire, et de démêler ce qu’il a vu de ce qu’il a inventé. Il existe cependant quelques points de repère ; pour quelques-unes de ses œuvres, on peut nommer les originaux d’après lesquels il a travaillé.

Le premier de tous, c’est lui-même.

Il a mis beaucoup de lui-même dans la Comédie humaine, beaucoup plus que ne le croient ses lecteurs. Ce n’est pas en vain qu’il était le contemporain de nos grands lyriques, des grands poètes du « moi ». Nulle biographie de lui ne vaudrait celle qui peut s’extraire de ses œuvres : celle-là seule est l’histoire vraie de sa vie, de sa vie intime aussi bien que de sa vie extérieure, de ses sentiments et de ses pensées aussi bien que de ses aventures.

  1. Extrait d’un volume qui paraîtra prochainement : Balzac, l’homme et l’œuvre.