Page:Revue de Paris - 1905 - tome 1.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
LA REVUE DE PARIS

indispensable à la Tunisie et qui, par conséquent, doit être représenté. Si donc il ne serait pas juste de trop enlever à l’Agriculture, il ne faut pas non plus trop refuser au travail, c’est-à-dire au Troisième Collège. Il faut et il suffit que chaque parti fasse et obtienne des concessions.

Plusieurs combinaisons ont été déjà proposées : l’une d’elles paraît équitable et logique. Aux uns, on concéderait le maintien du vote par catégories ; aux autres, l’égalité de représentation et la parité des suffrages. On incorporerait aux groupes agrariens et commerçants ceux des membres du Troisième Collège qui s’y rattachent par leur profession. Pour faire partie du « Collège agricole », il ne serait plus nécessaire d’être patron inscrit à la Chambre d’Agriculture. L’ouvrier rural aurait ses droits électoraux tout comme le propriétaire. Quiconque, par sa profession, appartiendrait à l’agriculture, serait électeur dans sa catégorie. De même, la main-d’œuvre commerciale entrerait dans la catégorie, dans le Collège commercial, employés, ouvriers, marins, etc. Le Troisième Collège, alors, ne serait plus, comme il est aujourd’hui, une sorte de « reliquat », composé du rebut des deux autres. Il ne comprendrait plus que trois catégories nettement définies : les professions libérales, les fonctionnaires, les rentiers.

À cette organisation de la Conférence, les Chambres d’Agriculture et de Commerce perdraient peut-être quelque chose. Mais elles y gagneraient aussi. N’étant plus, comme aujourd’hui, la représentation unique, exclusive, de l’Agriculture et du Commerce, ces Chambres cesseront d’être des assemblées politiques, des « sous-conférences. », discutant et reprenant les votes de la Conférence et les actes du Gouvernement. Mais, rentrant dans leurs attributions professionnelles, elles rendront plus de services et ne s’exposeront plus aux foudres de la Commission du budget ; on ne les traitera plus de puissances d’ancien régime, tyrans de la Tunisie ».

La formule de cette combinaison devient alors un simple calcul d’arithmétique. Si l’on se reporte au recensement de 1901, la population française de Tunisie figure au tableau de « répartition par professions » avec les chiffres suivants :