Page:Revue de Paris - 1900 - tome 6.djvu/811

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— N’y a-t-il pas des figures, des dessins qui jettent quelque lumière ?…

— Voyez vous-même… Il y a, d’une part, des signes mathématiques et, d’autre part, des caractères, du russe, ou quelque autre langue de ce genre-là… Il y a aussi des lettres grecques. Pour ce qui est du grec, je pense que vous…

— Sans doute, sans doute !… fit Bunting, en ôtant et en essuyant ses lunettes.

Il était subitement très gêné ; car, pour ce qui lui restait de grec dans la tête, ce n’était pas la peine d’en parler.

— Oui, le grec, évidemment, peut nous fournir un fil, une piste…

— Je vais vous en trouver un passage.

— J’aimerais mieux auparavant jeter un coup d’œil sur les trois volumes, — reprit M. Bunting, en essuyant toujours ses verres. — D’abord une impression générale, Cuss, et alors, vous comprenez, nous pourrons chercher le fil…

Il toussa, remit ses lunettes, les assujettit avec soin, toussa de nouveau… et fit des vœux pour qu’un incident quelconque vînt empêcher la fâcheuse épreuve qui paraissait inévitable. Il prit avec de lentes précautions le volume que lui tendait Cuss. À ce moment, l’incident souhaité se produisit.

La porte s’ouvrit tout à coup. Les deux hommes tressaillirent, regardèrent autour d’eux… Ils eurent presque du plaisir à voir une figure d’un rose de corail au-dessous d’un chapeau à la soie rebroussée.

— Ce n’est pas ici le bar ? demanda le personnage, immobile, les yeux fixes.

— Non, répondirent ensemble ces deux messieurs.

— De l’autre côté, mon brave ! ajouta M. Bunting.

— Et veuillez fermer cette porte ! cria M. Cuss d’un ton irrité.

— Parfait ! — dit l’intrus d’une voix profonde, tout à fait différente, semblait-il, de la voix rauque de sa première question.

Puis, avec sa voix de la première fois :

— C’est bon ! fit-il… Larguez !

Il s’en alla et ferma la porte derrière lui.

— Un matelot, je pense ! dit Bunting. Ce sont de braves