Puis :
« Un homme n’a-t-il donc pas le droit de vous regarder ? Vilain singe ! »
Et encore :
« Non, à ce qu’il paraît… La police serait à ses trousses qu’il ne serait pas mieux enveloppé, mieux entortillé ! »
Au coin de la rue, devant chez Gleeson, il vit Hall, qui avait depuis peu épousé la patronne de l’auberge, et qui maintenant conduisait la « voiture à volonté », d’Iping à l’embranchement de Sidderbridge, quand par hasard quelqu’un en avait besoin ; Hall se dirigeait vers lui, revenant de la gare. À n’en pas douter, « il s’était arrêté un brin » à Sidderbridge : il suffisait, pour en être sûr, de le voir conduire.
— Comment va, Teddy ? demanda-t-il en passant.
— Ah ! vous avez chez vous un drôle de corps !
Hall, sans se faire prier, arrêta son cheval.
— Quoi donc ?
— Un client qui a l’air bien original est descendu chez vous, mon vieux !…
Et Teddy commença de faire à Hall une description pittoresque de l’hôte bizarre de sa femme.
— Il a un peu l’air d’un déguisé. Moi, je tiendrais à voir la figure d’un homme si j’avais à le loger dans mon établissement. Mais les femmes sont si pleines de confiance, dès qu’il s’agit d’étrangers ! Hall, il s’est installé chez vous, et il n’a même pas encore donné de nom !
— Vraiment ? répondit Hall, qui avait l’intelligence plutôt paresseuse.
— Parfaitement ! reprit Teddy. Il a loué à la semaine, et vous ne serez pas débarrassé de lui avant huit jours. Et il traîne un tas de bagages, qui arriveront demain, à ce qu’il dit. Espérons, Hall, que ce ne sont pas seulement des caisses remplies de pierres !
Il raconta comment sa tante, à Hastings, avait été refaite par un étranger dont les valises étaient vides. Bref, il laissa Hall vaguement inquiet.
— Hue, donc ! fit celui-ci. Il faut que j’y aille voir.
Teddy poursuivit sa route, l’esprit tout à fait soulagé.
Au lieu « d’y aller voir », Hall, à son retour chez lui, fut