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LES ÉTRANGERS À L’EXPOSITION

Le décor de l’Exposition, quoique fort avancé, ne présente pas encore son aspect définitif. Nombre de constructions isolées montrent encore l’ossature ; les palais officiels du Champ-de-Mars et des Invalides, sous leur enduit frais, forment une sorte de cité blanche, amusante à l’œil, mais incomplète comme un lavis sans teinte, car le crépi n’a pas encore reçu ces colorations, les unes pâles, les autres éclatantes, qui marqueront l’originalité de la nouvelle architecture d’exposition ; enfin, les palais de pierre des Champs-Élysées, presque achevés, sont masqués d’échafaudages dans un cadre encore obstrué. Quant aux exposants, c’est à peine si, sur quelques points isolés, les premières commissions viennent de reconnaître leurs emplacements, qui leur sont délivrés d’ailleurs en avance sur la date prévue du 1er décembre.

Mais le spectacle des chantiers en plein travail présente un intérêt peut-être aussi vif que celui des œuvres et des produits en place dans leur décor achevé. Car cette active croissance rend l’effort sensible, et l’esprit, intrigué comme par une énigme, s’ingénie à en deviner le résultat. L’architecte, devant l’ossature de son palais, livre plus aisément ses projets, ses plans, ses vues, que devant une façade et des vitrines destinées, par nature, à parler d’elles-mêmes à la foule. Le