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UNE

NUIT EN DILIGENCE.

EXTRAIT DES MEMOIRES DU DUREE.

Et le diable , s’étant posé devant le comte de Luizzi dans l’attitude d’un fashionable qui vient de dîner au Café de Paris, le lorgnon dans l’œil et un cure-dent à la bouche, lui répondit, après avoir longuement examiné ses ongles passés avec soin au jus de citron ;

— Votre manière de juger les femmes est tout-à-fait stupide, même dans les idées de votre morale humaine. Tenez, en voici une que le ciel m’envoie tout exprès pour vous en fournir la preuve. L’aventure qui lui est arrivée est un secret entre elle et le tombeau, et personne au monde ne pourrait vous la conter, si ce n’est elle ou moi. C’est un petit drame à deux acteurs ; car, humainement parlant, je ne compte pas dans la liste des personnages, quoique, à vrai dire, je me mêle toujours un peu au dénouement de ces sortes de pièces.

— Parlez, je vous écoute, répondit Luizzi.