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la date de 1280[1]. L’art de fabriquer des miroirs de verre, en interceptant les rayons solaires, au moyen d’une couche de vif-argent, n’était point connu avant le quatorzième siècle[2]. A la même époque, on commença à soumettre le commerce à un code spécial ; les lettres-de-change furent inventées. Barcelone eut son Code maritime[3], qui servit de modèle à toutes les lois commerciales portées dans la suite sur le même sujet. Le tricot et la dentelle furent inventés en Italie. Si nous voulions descendre jusqu’aux plus vulgaires détails, nous ne craindrions pas de citer plusieurs usages domestiques, regardés aujourd’hui comme indispensables, et qui furent mis en vogue par les Italiens du moyen-âge : tel est l’usage des fourchettes[4] et celui du tournebroche[5]. Je ne parle pas des résultats si nombreux de la grande découverte de Colomb : la cochenille, la canne à sucre, une multitude de substances utiles et nouvelles sont dues à la même cause, qui se rapporte elle-même à l’invention, de la boussole.

Que l’on me cite un espace de dix siècles, qui ait produit des résultats plus positifs, et contribué d’une manière plus évidente à l’amélioration et au bien-être des hommes. Si l’on dédaigne de fixer son attention sur cette foule de découvertes dont je n’ai pu donner qu’une liste incomplète, du moins voudra-t-on reconnaître l’influence de trois inventions que j’ai signalées. La polarité de l’aimant, obscurément connue dès le onzième siècle, a soumis à la puissance de l’homme l’élément le plus rebelle, ouvert un nouveau monde à notre industrie, multiplié nos jouissances et agrandi la sphère de nos idées. L’invention de la poudre

  1. Ce tableau fait partie de la galerie de Vienne. (V. Beeman, Inventions et Découvertes.)
  2. John Peckbram. Perspectiva communis.
  3. Le Consulat de la Mer. (Voy. Capmany. Memorias historicas, etc.)
  4. John Coryate’s Crudities.
  5. Voyez le curieux ouvrage de maître Barthélémy Scappi, Cuisinier secret de Pie V. (Opera di M. B. Scappi., Cuoco secreto, etc., Rome.)