élèvent les premiers moulins à vent dans leurs domaines[1]. Un bourgeois de Middlebourg invente les lunettes, et fournit à Copernic et à Newton les instrumens de leurs conquêtes. L’invention de la boussole, ou plutôt la découverte de la polarité de l’aimant se perd dans les ténèbres du onzième siècle. Les Arabes, cent ans plus tard, nous donnent l’alun, le sel ammoniac et l’eau forte[2], substance dont l’emploi à créer tant de nouvelles industries. Les juifs établissent en Orient de vastes fabriques de teinture. L’industrie enrichit Venise, les villes libres des Pays-Bas, et prépare la grandeur de Florence. Linné prétend que la plupart des végétaux qui servent à notre nourriture ont été apportés par les Goths en Europe, et cultivés par les moines : il cite le houblon, les épinards, l’artichaut, parmi ces nouveaux alimens[3]. Les signaux employés dans la tactique navale datent de l’empire grec[4]. L’éclairage et le pavage des rues remontent à la même origine[5]. Les premières cheminées furent construite à Venise, ou, selon Villani[6], à Florence, au treizième siècle. La poudre à canon, dont les Indiens connaissaient le secret[7], fut communiquée aux Arabes par ces derniers, et aux Européens par les Arabes, vers le commencement du quatorzième siècle. L’imprimerie et la gravure, qui ont une commune origine, et dont la découverte fut préparée de longue main par l’habitude de graver sur bois des légendes et des images, appartiennent à la même époque[8]. L’invention de la peinture à l’huile, faussement attribué à Van-Eyck, remonte un siècle plus loin ; un tableau de Jean de Mutina, peint à l’huile sur bois, porte
Page:Revue de Paris - 1829 - tome 1.djvu/95
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
