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nombre est un minimum qui ne tardera pas à être dépassé. Le budget leur consacre plus de cent millions. Il y a là un ensemble qui paraît mériter un administrateur spécial. Il semblerait même logique de lui confier tout le service automobile. Il serait le grand fournisseur militaire des voitures tractées, comme jusqu’à présent la cavalerie a été le grand fournisseur des chevaux pour toutes les armes.

Et il s’agit là d’une réforme qui mérite d’intéresser non seulement les professionnels, mais également et tout aussi vivement le grand public.

Il est bon que l’opinion générale réclame que toutes mesures soient prises pour assurer l’essor de cet engin nouveau, qui, devant jouer un rôle de premier plan dans les combats futurs, est un facteur déterminant du salut de la Nation. C’est lui qui nous permettra de lancer rapidement, dès les premiers jours, en pays allemand, sans nous laisser arrêter par les obstacles, une force suffisante pour écraser dans l’œuf sa mobilisation, nécessairement plus lente que la nôtre. C’est lui qui nous permettra, en tout cas, en portant la guerre en territoire ennemi, de mettre le nôtre à l’abri des engins diaboliques qui se révèleront alors probablement.

D’autre part, son emploi diminuera sensiblement les effectifs nécessaires pour les opérations de notre armée de couverture et de nos troupes coloniales. On a calculé qu’un bataillon de trois compagnies de chars avait une puissance offensive égale à celle de toute une division d’infanterie à trois régiments.

Et quand notre armée pourra compter sur un solide appoint de chars perfectionnés, bien équipés, bien servis, alors le problème de la réduction du temps de service pourra être sérieusement envisagé.

C’est dans cette voie qu’il faut chercher la solution.


Colonel Romain