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Quant à la coordination des services nationaux, elle se fera nationalement c’est-à-dire à Paris et par le sommet. S’il n’y a plus de ministre de l’Intérieur, parcourant d’un œil inquiet toutes les parties de la France pour y recruter pièce à pièce les éléments d’une majorité, condamné, selon un mot fameux qui juge toute une période de notre histoire, à regarder dans chaque circonscription, il faut qu’il y ait un président du Conseil dont la fonction propre et exclusive soit de songer à la totalité du pays, à la France elle-même. Le rôle de ce président est de rendre sa vérité au régime parlementaire, perdu actuellement dans une activité sans méthode et sans résultat. Il ne conservera le pouvoir que s’il se montre capable d’obtenir à la dale convenue, ainsi qu’il se pratique en Angleterre, le vote des réformes dont l’exécution en temps voulu constitue la raison d’être de la politique gouvernementale. Les organes qui permettront à la présidence du Conseil de remplir sa tâche, seront, dans le projet de M. Chardon :

A. Un bureau d’administration assurant et centralisant les communications du Président du Conseil avec tous les ministères et facilitant le contrôle général des services publics.

B. Un bureau de la Presse centralisant et coordonnant toutes les communications du gouvernement avec la Presse et dirigeant les publications officielles.

C. Un bureau de législation centralisant et coordonnant tout le travail législatif du gouvernement.

D. Un bureau de statistique générale. D’autre part, le Conseil d’État, régulateur suprême de l’administration française’, est placé immédiatement sous l’autorité du contenait cette phrase : « Il ne saurait être question, en l’état actuel ries choses, de rompre les cadres de notre système administratif; mais dès maintenant il est possible de superposer à l’organisation départementale une organisation régionale. » La République, qui n’a pas réussi, en trente ans, à supprimer même les sous-préfets, prouverait sans doute sa vitalité en créant des sur-préfets.

1. M. Chardon montre quel avantage il y aurait à élargir et à fortifier les attributions du Conseil d’État. En particulier, il deviendra un centre permanent pour les consultations qui sont actuellement confiées à des commissions dont la constitution est annoncée à grand fracas et qui malheureusement sont condamnées, ceux qui les créent le savent mieux que personne, à s’évanouir dans la paresse et dans le sommeil. Pour la beauté du régime, il serait pourtant fâcheux que la République renonçât à l’usage des commissions avant d’en avoir constitué une plus grande que toutes les autres, el dont le l’ôIe serait de dresser le répertoire des commissions constituées depuis Favènement du régime, de compter le nombre de leurs membres, de donner la date de leurs réunions, et de mettre en regard l’utilité effective qu’elles ont pu produire.