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LE PROBLÈME DU « TARTUFFE »

Le troisième centenaire de la naissance de Molière attire à nouveau l’attention sur l’œuvre du grand comique, sur la portée de cette œuvre, sur sa signification, sur ses intentions profondes. Celle de ses pièces sur laquelle les disputes des hommes se sont le plus exercées est, sans aucun doute, le Tartufe. Ne convient-il pas de se demander, une fois de plus, quel but a poursuivi Molière et à qui il en a voulu ?

I

Par quel point peut-on aborder les obscurités de cette histoire ? Pour s’y engager, où poser d’abord le pied ? Le plus simple est de s’adresser à Molière lui-même. A-t-il écrit une ligne, un mot, qui puisse, si peu que ce soit, nous ouvrir une piste ? Dans son premier placet présenté au roi, nous lisons : « Toutes mes précautions ont été inutiles ; on a profité, Sire, de la délicatesse de votre âme sur les matières de religion, et l’on a su vous prendre par l’endroit seul que vous êtes prenable, je veux dire par le