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anglo-saxons, familiers de l’Ancien Testament, connaissaient Israël. Ils aimaient en lui le peuple élu, la race étrange qui leur avait donné le dieu printanier porteur de la tendre nouvelle.

Le sionisme compte de sincères amis parmi les protestants de langue française. On peut citer, entre beaucoup d’autres, le pasteur Durlemann, l’économiste Charles Gide et le théologien Maurice Vernes, professeur à la Sorbonne. Ce dernier nous écrivait récemment : « Mes relations intimes avec un groupe de militants sionistes m’ont donné la très rare satisfaction de découvrir des âmes ardentes et enthousiastes… J’estime que nous avons le plus grand besoin du levain juif qui aidera puissamment à faire lever la pâte. »



Le 2 novembre 1917, M. Balfour lança la fameuse proclamation par laquelle il déclarait que « l’Angleterre était favorable à l’établissement en Palestine d’un foyer national juif ». Cette proclamation fut suivie par des déclarations analogues des gouvernements français, américains, italien et japonais.

Le 24 avril 1920, le Conseil Suprême siégeant à San Remo décida que l’Angleterre recevrait de la Société des Nations le mandat sur la Palestine.

Cette décision fut suivie presque immédiatement par la nomination d’un Juif, Sir Herbert Samuel en qualité de haut-commissaire. Lors de la signature de la paix avec la Turquie, la déclaration Balfour fut incorporée dans le traité.

On n’avait pas résolu à San Remo deux questions d’importance. Elles sont maintenant réglées en principe, sinon dans tous les détails. Nous voulons parler des frontières de Palestine et du mandat confié à l’Angleterre.

Les sionistes n’ont pas obtenu les frontières qu’ils désiraient. Cependant, telles qu’elles sont, elles permettent