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FREUD ET LA PSYCHANALYSE

La Revue de Genève est la première à donner une traduction française du célèbre neurologiste viennois.

Freud — il n’est pas de savant qui, aujourd’hui, soit plus diversement apprécié. Pour ceux-ci, un pauvre détraqué, dont les « élucubrations » n’ont aucune valeur scientifique. Pour ceux-là, un des plus grands noms de la science contemporaine, la révolution qu’il apporte dans les disciplines de l’esprit n’étant égalée que par celle que Darwin a accomplie dans la biologie : on dira un jour « la psychologie avant et après Freud ». D’autres encore émettent des jugements mitigés. On le compare à Gall, le célèbre protagoniste de la phrénologie, pour laquelle on s’emballait il y a un siècle connue on se passionne aujourd’hui pour la psychanalyse : Gall, observateur de génie, mais dont le sens critique n’était pas à la hauteur des intuitions profondes. Ou encore on l’assimile à Lombroso, dont les idées discutables, ou même tout à fait erronées, ont cependant ouvert des horizons nouveaux, et engendré dans une foule de domaines des progrès considérables.

Depuis quelques années, son nom a dépassé Les frontières des milieux médicaux et scientifiques. Mais, dans