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guerre retenus encore en Allemagne, en Russie, en Sibérie et dans le Turkestan.

Malgré les difficultés de tous genres, d’ordre politique, économique et sanitaire, plus de 150.000 de ces victimes de la guerre ont déjà pu, depuis cinq mois, grâce à l’étroite collaboration de la Société des nations et du C. I. C. R. rentrer dans leur foyers. Mais la tâche est loin d’être achevée, Aussi les transports par terre et par mer continuent-ils activement afin de soustraire le plus grand nombre possible de prisonniers aux rigueurs de l’hiver.

Même lorsque l’idéal d’équilibre, de justice et de paix évoqué par la Société des nations sera réalisé entièrement comme le souhaitent de tout cœur ceux qui fondent sur elle les plus hautes espérances, les principes d’humanité et d’entr’aide universelle auront toujours à être exprimés, ranimés ou défendus.

La Xe Conférence universelle des sociétés de la Croix-Rouge que le C. I. C. R. a convoquée à Genève pour le 30 mars 1921 aura, entre autres, à définir l’activité de la Croix-Rouge en temps de paix, l’assistance internationale et les rapports avec les grandes associations philanthropiques.

Être le conseiller moral et juridique de l’institution de la Croix-Rouge, défendre les principes posés par les conventions de Genève et de La Haye, signaler les injustices, plaider la cause des faibles et des opprimés, telles seront quelques-unes des tâches qui incomberont encore au C. I. C. R. en temps de paix.

Il s’efforcera de s’en acquitter en dehors de toute préoccupation politique et sur le terrain purement humanitaire.

Ainsi le secrétariat de la Société des nations et le C. I. C. R. se proposent l’un et l’autre de faire régner dans le monde la justice, le respect des conventions internationales et l’entr’aide charitable.

Unissant et coordonnant leurs efforts à Genève, ils sont en droit d’espérer que leur travail contribuera au bonheur de l’humanité.

Gustave ADOR.