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cipalité patriote d’Allaire, en faveur de Jean et Yves Hidoux, flis et père, âgé l’un de 24 ans, l’autre de 48 ans, tous les deux cordonniers au bourg d’Allaire, qui ont été pris les armes à la main dans des attroupements de réfractaires. La note municipale vante le républicanisme des détenus. Hidoux, père, a une fille qui mérite bien du gouvernement révolutionnaire : c’est une sans^culotte admirable, d’un civisme à toute épreuve. Lui-même est un excellent patriote. La preuve en est qu’il a fourni à la garnison républicaine de Redon plus de 700 paires de bottes ; mieux que cela, il a équipé à ses frais un volontaire.

Interrogés par les juges de Rochefort qui avaient pris en considéralion la note ci-dessus ils furent graciés. Ils se disculpèrent en disant que les chouans les avaient forcés à se joindre à eux sous peine de voir leur maison incendiée. Questionnés sur la forme gouvernementale de leur choix, ils répondent avec un ensemble amusant que leur préférence est évidemment pour le régime républicain qui va abattre le despotisme royal. Ils n’étaient pas des traîtres, et ils ne voulurent pas dire s’ils connaislaient dans leur commune la résidence de 4 prêtres réfractaires. Ce qui fait augurer que tout leur lyrisme républicain était un expédient imaginé pour se tirer d’affaire.

Le même jour eut lieu l’interrogatoire de Marie Juhel, âgée de 24 ans, et de Joseph Juhel, son frère, tous les deux résidant à Ailaire, arrêtés sous l’inculpation de faire cause commune avec les réfractaires. Marie Jahel est une mauvaise citoyenne, car elle a refusé de prêter son concours à la capture d’un chef chouan. Son frère Joseph est encore plus suspect : il a logé chez lui le nommé Briend, chef chouan, et, dans une perquisition faite à son domicile, on lui a saisi une correspondance suivie avec les réfractaires. Le tribunal révolutionnaire de Rochefort veut cependant se montrer bénin à leu^ égard, et décide de les relâcher, mais il les prévient qu’il tes fera surveiller de près.

(À suivre.)

P. Mbhlx.t.