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NOTICE HISTORIQUE SUR LA VILLE DE MULHOUSE.

daient à anéantir la liberté et les droits des hommes, à ramener la France à l’esclavage, sous l’ancien joug de la monarchie ?

« Le Pouvoir exécutif m’enverra le traité ratifié, et si je ne reçois pas d’ordres contraires, je remettrai à cette époque les cérémonies et les fêtes projetées pour la réunion. Je vous laisse donc pour quelques jours tranquille et sans inquiétude.

« Qu’il vive éternellement dans votre souvenir cet heureux passage de votre république dans les bras de la France !

« Vive la République française !
Vive son magnanime Gouvernement !
 »

La bourgeoisie déclara à l’unanimité accepter, recevoir et ratifier le contenu dudit traité et chargea immédiatement les sieurs Jean-Henri Dollfus, bourguemestre, Jean-Jacques Risler, chef de tribu, Jean-George Schlumberger, Rodolphe Ehrsam, Jean-Henri Zetter, membres du grand conseil, David Kœnig, Jean-George Holtzschuh, adjoints au grand conseil, Rodolphe Küst, Jean-George Benner, Isaac Schlumberger de la bourgeoisie, de signer en son nom.

Le conseil des anciens ratifia le 11 ventose an vi (1er mars 1798).

La fête de la réunion fut fixée au 27 ventose (15 mars).

Les autorités civiles et militaires du département, les délégués du gouvernement français, au nombre de cent-vingt, le sieur Adelazio, ambassadeur de la République italienne en suisse, arrivèrent à Mulhouse la veille, et furent logés chez les bourgeois. Le lendemain, à la pointe du jour, le canon annonça la solennité. À huit heures les membres des deux anciens conseils et les Quarante se réunirent à l’Hôtel-de-Ville, pendant que les autorités françaises et des détachements de l’armée, se rassemblaient hors des murs, devant la porte de Bâle. Vers neuf heures le bourguemestre Jean Hofer envoya une députation pour remettre au sieur Metzger les clefs de la ville, et complimenter les délégués du gouvernement. Alors ces derniers se mirent en marche. Sous la porte de Bâle, ils trouvèrent les magistrats de Mulhouse, et en signe d’union, ils se mêlèrent deux à deux, et firent ensemble leur entrée dans la ville.

Arrivés sur la place où les attendait la population mulhousienne, ils s’arrêtèrent pour régler l’ordre de la marche qui avait été fixé ainsi qu’il suit : 1o Le héraut-d’armes de Mulhouse, à cheval, tenant l’ancien drapeau de la ville. 2o Des détachements de troupes mulhousiennes et françaises. 3o Six bourgeois, revêtus d’armures, portant